Cinq inséparables amies,
adolescentes puis femmes ne le seront plus jamais, puisque le violeur
a fait une victime. Le groupe des cinq est interprété
par des comédiennes pour la plupart peu connues, justes et crédibles
à deux âges de la vie. Elles rendent bien la complicité
qui s'est créée dans le cercle d'amies. Ce qui pourrait
tourner au film de genre, fait divers parmi tant d'autres, s'affirme
rapidement comme un drame psychologique émouvant. La tragédie
d'une femme qui ne parvient pas à oublier, qui n'arrive pas à
fermer la blessure et qui s'impose un retour thérapeutique sur
les lieux de la tragédie.
Le malheur qui tue l'insouciance
Elles étaient cinq est un film très dialogué, ponctué
des images du passé, obsessionnelles, qui en viennent peu à
peu à reconstituer la séquence des événements.
Les couleurs d'automne s'y mêlent aux chansons d'époque,
Lady Marmelade, Complainte du phoque en Alaska, pour rappeler que le
malheur n'arrive pas qu'aux autres. Il vient parfois balayer l'insouciance,
bousculer une vie sans aspérité. Il faut alors des années
pour remettre les morceaux en place, retrouver la paix de l'âme.
Et raconter son histoire.