A propos d’AREVI

Aux origines de l’association

A la base, nous sommes un groupe de femmes et d’hommes qui avons été victimes d’abus sexuels au sein de notre famille, dans notre enfance ou dans notre adolescence, et qui souffrons toujours plus ou moins des conséquences de ces abus. Certains d’entre nous sont directement victimes de ces abus, d’autres le sont indirectement, parce qu’elles (ils) ont grandi dans une famille où leur frère ou leur sœur était agressé. Nous avons créé AREVI à partir d’un constat et d’un objectif très simples : les effets de l’inceste nous rendent la vie quotidienne (très) difficile, même aidés par un travail thérapeutique, mais nous voulons aller mieux et nous avons remarqué que parler ensemble de l’inceste et nous impliquer dans le fonctionnement de l’association nous y aide.

Notre champ d’intervention

Notre action, à AREVI, consiste à nous entraider entre victimes, en favorisant les échanges au moyen de différents supports (groupes de parole, ateliers thématiques, forums internet, etc.). Nos familles, et plus largement, la société, nous ont imposé le silence sur nos histoires d’inceste ; pour aller mieux, nous devons sortir de cette situation d’isolement et rompre ce silence nocif.

Dans ce but, parler, et nous écouter mutuellement entre victimes, sur ce que nous avons vécu et sur ce que nous vivons, est réparateur. D’une part, car nous comprenons mieux certains de nos comportements en écoutant témoigner d’autres personnes. D’autre part, parce que se sachant écouté par d’autres victimes, on ne craint pas de choquer avec nos histoires, on ne craint pas d’être jugé, ni d’exprimer nos difficultés.

Si certains types d’échanges, tels ceux des groupes de parole, ont vocation à rester confidentiels, et donc au seul bénéfice des participants, il nous paraît que d’autres échanges peuvent aller au bénéfice d’un plus grand nombre. C’est le sens de l’Action/Recherche, où l’originalité des connaissances que nous produisons sur l’inceste, en mettant en regard nos expériences de vie, constitue un savoir utile à diffuser. Utile pour nous, pour d’autres victimes, mais aussi pour toutes les personnes concernées, au titre de l’exercice de leur profession. Les connaissances que nous produisons sur l’inceste ne se substituent pas à celles que produisent les psychiatres, les éducateurs, ou les avocats, magistrats et juge d’instruction ; elles offrent un autre éclairage sur la question, inédit, que les professionnels, indépendamment de leur talent, de leur compétence et de leurs efforts, ne peuvent pas fournir.

L’éclairage que nous proposons, et qui doit pouvoir aider le plus grand nombre à mieux comprendre l’inceste, se présente sous des formes variées de publications. Nos projets de valorisation s’étendent aussi, si nous sommes suffisamment nombreux pour les mettre en œuvre, à l’élaboration de campagnes de sensibilisation, notamment graphique, de plaquettes d’informations, et à la participation ou à l’organisation de conférences pluridisciplinaires.

A Paris et en régions, d’autres structures d’accueil ou d’entraide aux victimes d’inceste existent. Certaines sont très récentes, d’autres comptent plusieurs années d’expérience. Certaines structures regroupent parfois de tous petits effectifs et ne disposent d’aucun moyen pour se faire connaître des personnes qui en ont besoin. Parallèlement, certaines victimes parcourent des centaines de kilomètres pour trouver une aide, en ignorant parfois des ressources plus proches. D’où notre intention de travailler en réseau, de nous faire connaître des autres structures, et d’assurer les relais d’information entre les petites associations et les victimes de leurs régions. Grâce à notre site internet, mais aussi chaque fois que nous en aurons l’opportunité, nous souhaitons développer l’inter-connaissance entre les différentes associations.

A qui s’adresse AREVI

Les activités d’AREVI s’adressent aux personnes de plus de dix-huit ans ayant été victimes d’abus sexuel intra-familial. Elles se limitent aux personnes victimes qui n’ont pas reconduit d’abus.

Pour que les victimes d’inceste trouvent la force de sortir d’un isolement qui a parfois duré des dizaines d’années, il faut qu’elles trouvent autour d’elles des conditions d’écoute bienveillante. C’est dans ce but que par extension, certaines activités d’AREVI s’adressent aussi à leurs proches.

Enfin, pour que les victimes d’inceste soient accompagnées et aidées efficacement par les psychothérapeutes, les travailleurs sociaux et les travailleurs des secteurs de la justice, certaines des activités sont également ouvertes aux praticiens de ces domaines, aux étudiants, et aux chercheurs.

Comment fonctionne la structure

Après plus d’un an d’existence « de fait », nous avons déposé des statuts d’association loi 1901 en préfecture au printemps 2004. Cette modification, qui répondait au départ à l’exigence légale du Centre Social dans lequel nous sommes hébergés à Paris, nous donne aussi la possibilité de demander des subventions.

A l’été 2004, nous fonctionnons sur nos ressources financières personnelles pour l’hébergement du site internet et l’assurance de l’association. Toutes nos activités sont gratuites, et anonymes. Il n’y a pas de cotisation ou de droit d’adhésion à acquitter pour devenir membre de l’association. Les participants contribuent, s’ils le souhaitent et selon leurs possibilités, au financement des boissons, de l’achat d’unités pour le téléphone à carte, et du loyer des salles que nous louons pour les différentes rencontres organisées. Le Centre CERISE, à qui nous avons longtemps louer les salles, avait la générosité de ne nous demander qu’un loyer modique.

A partir de 2021, nos groupes de paroles ont lieu au 9 rue de Vaugirard 75006.

Dans tous les cas, le fond et la forme des connaissances produites et des activités organisées par AREVI s’inscrivent dans les limites de la légalité. AREVI est une association apolitique, aconfessionnelle et agnostique.