CR 05/12/2011
Nous étions 12 ce soir. Les thèmes évoqués ce soir étaient les suivants : Les pleurs, la culpabilité et le repli sur soi . Le thème des pleurs rencontra un vif succès. Certain(e)s se considèrent comme de vrai(e)s « fontaines », d’autres ne pleurent jamais ou ne pleurent plus. Les pleurs sont souvent l’occasion d’évacuer ou d’exprimer ce qu’il y a à l’intérieur, parfois ils sont considérés comme une faiblesse, un manque de dignité. Certain(e)s pleurent moins depuis qu’ils (elles) sont sorti(e)s du déni. Pour d’autres encore, les pleurs fréquents, les larmes aux yeux peuvent être un signe de la dépression et il(elle)s pensent que les voir disparaître, c’est la voie du rétablissement qui apparaît. Le thème de la culpabilité fut également abordé. Il s’agit de culpabilité de s’être laissé faire à l’âge adolescent ou d’avoir éprouvé du plaisir au cours de l’acte incestueux. On a manqué de temps pour apporter, le thème de « se terrer », se taire et se cacher, se replier sur soi.
CR 29/11/2011
Une douzaine de présents et présentes dont une nouvelle personne proche de victime. Les thèmes concernaient : oser porter plainte et la gestion du temps (passé, présent, futur) questionnant les réminiscences. Les difficultés évoquées concernaient le regret ou l’impossibilité de porter plainte, par scrupules, mféiance envers la justice, mettant en évidence la confusion des sentiments qui nous empêche voire nous interdit de mettre en cause l’agresseur et la ou les personnes qui le protègent (mère, belle mère…). Il en résulte une grande souffrance et des reproches que la victime s’adresse à elle même puisqu’elle ne comprend pas ou comprend mal ce qui la retient… Le temps qui passe n’y change rien, on ne dépasse pas cette souffrance qui s’apparente à un très fort sentiment d’impuissance et de négation de sa propre personne. La question de l’aide psychologique a été posée, et est restée sans réponse.
CR 03/10/2011
Nous étions 11 participants au Groupe de parole du 3 octobre 2011. Nous avons évoqué la vie relationnelle avec les amis, collègues et connaissances. Il en est ressorti la peur d’aller au contact des autres accompagnée de l’angoisse de se faire rejeter, d’être jugé(e) pas intéressant(e). Egalement il est difficile de mettre en place des limites vis-à-vis de l’autre qui risque de devenir intrusif. La sensation de se « sentir re-victimiser » nous « colle » comme une carapace, sorte de seconde nature. La peur de ne pas se sentir à sa place, en exil dans des situations plutôt favorables dans notre vie. Comme si, la réussite et le bien-être n’étaient pas pour nous. Ressembler à un des parents est ressentie comme une horreur : et si nous devenions comme eux ? une confusion entre l’aspect physique et la possibilité de nuire ? Nous pourrions faire nôtre la comparaison avec un génocide : « Ils (elles) se sont effondré(e)s, ils(elles) se sont relevé(e)s sans victimisation » à condition que le statut de victime soit reconnu. C’est bien là le problème essentiel, encore plus après l’abrogation de la loi qui prévoyait d’inscrire le mot inceste dans le code pénal.
CR 12/09/2011
Nous étions 11 personnes présentes. Les thèmes : la prise de distance par rapport au traumatisme incestueux, l’isolement de la victime, les questions existentielles. Qui suis-je ? Qu’est-ce que je souhaite réellement de ma vie ? construire une vie de couple sécurisante, avoir des enfants. Sortir de l’isolement ? Comment faire dans la mesure où il est impossible à dire aux « autres », proches, amis, relation de travail, le poids que nous, victimes devons porter pour survivre chaque jour et faire face aux tâches de survie. Comment expliquer la cause profonde de notre mal-être dans une société qui ne peut l’entendre ? peut-être, vaut-il se limiter aux lieux et temps de groupes de parole de personnes ayant un vécu commun.