CR 13/01/2014
CR 03/02/2014
Nous étions 7 participants et nous avons retenu les thèmes suivants :
les thérapies, le sentiment d’être débordé(e), l’inquiétude et le sommeil.
Comment se libérer de l’emprise de l’agresseur ?
S’il est vivant :
– engager un procès : une personne raconte qu’elle a gagné le procès. Soutenue par sa famille, elle va bien aujourdhui
– Rompre les relations
S’il est mort :
– acte symbolique : aller sur sa tombe, non pas pour se recueillir, mais pour acter la mort.
– en thérapie, psychodrame : le tuer comme un rituel afin de faire enfin le deuil
Mais il reste l’inquiétude de ne pas « rechuter », malgré les actes que posent les participants pour acquérir un mieux-être.
Afin de calmer l’inquiétude, on s’engage dans de multiples tâches, -nécessaires ou non, – des sorties pour le plaisir des rencontres amicales – avec la culpabilité de laisser de côté le travail ou les obligations diverses. Le sentiment de ne pas faire face est ressenti par tous et toutes.
Le troubles du sommeil sont évoqués, comme si aller dormir, c’était risquer de mourir, et aller au lit pouvait réactiver la mémoire des actes incestueux de l’enfance.
CR 14/04/2014
CR 28/04/2014
Compte rendu du groupe de parole du lundi 28 avril 2014
Dernier lundi du mois, nous accueillons deux nouvelles personnes proches de victimes : une mère à qui sa fille vient de confier les abus passés de son compagnon, une grand mère qui refuse de voir son petit fils être confié à un grand père qui a abusé de sa belle fille. Une nouvelle victime est également là pour la première fois.
Deux personnes ressources sont présentes : une psychologue qui a écrit une thèse sur la filiation dans le cadre de l’inceste et une art-thérapeute pour victimes d’inceste.
Les thématiques sont : la filiation – la protection – comment s’autoriser au plaisir – les angoisses
Dix sept personnes sont présentes, chacun prendra au moins une fois la parole.
La filiation est une question douloureuse pour les victimes comme pour toute personne prise dans le système incestueux. Comment donner du sens à la position d’une famille qui nie la gravité de l’inceste ?
Comment accepter de voir ce qui est tabou, comment pouvoir entendre et comprendre l’impensable ?
La protection de l’enfant violé n’est pas assurée, l’adulte victime souffrira toute sa vie d’un manque élémentaire de confiance en soi et se retrouvera tout au long de son existence dans des situations de danger, d’abus de confiance qui aggraveront le sentiment d’incohérence connu dans l’enfance.
Qu’est ce que le plaisir de vivre, dans un cadre de vie où le plaisir a été imposé de l’extérieur par un membre de la famille qui s’est donné le droit d’user du corps de l’enfant ? Le plaisir est craint ou recherché frénétiquement, il est toujours source d’angoisse.
Le sentiment d’incohérence existentielle et la perplexité devant le déni de la société provoque des sentiments d’injustice, de révolte, et d’impuissance très douloureux.
Une note d’optimisme est cependant posée par la psychologue présente qui met en évidence que cette rupture de filiation tente d’être réparée par les groupes de parole qui permettent de créer une affiliation.
CR 19/05/2014
Compte rendu du groupe de parole du 19 mai 2014
Thèmes retenus en début de séance : le deuil, les relations familiales, la justice et les procès, les relations à la nourriture.
Le deuil est revenu dans plusieurs témoignages. Qu’est-ce que le deuil ?
La mort de l’abuseur (se) représente une réelle délivrance mais efface-t-elle toutes les souffrances du passé incestueux. Nous le voudrions bien, la mort sera-t-elle libératrice des actes incestueux. Si ce n’est la mort, ce peut être le deuil par une disparition (sans laisser d’adresse de l’abuseur).
Le procès qui acte les actes commis par l’abuseur et sur sa victime mineure, sont importants pour la réhabilitation personnelle et sociale de la personne victime. Cela participerait-il au processus de deuil ?
Mais si le deuil n’existait pas et que nous gardions en mémoire tout ce qui nous a construits (événements heureux et malheureux, souvent difficiles à discerner par certaine victimes), ce serait plutôt une intégration de ces évènements.
Ce vécu douloureux au contraire semble permettre d’apprécier les petits moments positifs comme un rayon de soleil, les chant des oiseaux, les fleurs… Allons même jusqu’à dire que ces capacités seraient plus développées chez les ex-victimes.
Des personnes ont évoqué qu’elles avaient été droguées avant d’être abusées, mais qu’elles avaient de réelle difficultés à le reconnaitre pour elle-mêmes, tellement, c’est impensable. Le principal questionnement pour avancer : quelle thérapie choisir ? laquelle sera efficace, le psy consulté sera-t-il apte à comprendre ?
Une belle reconnaissance sociale serait la mise en place d’un mémorial (virtuel ou réel) où chaque victime non reconnue à cause de la prescription de la loi (entre autre) pourrait être répertoriée et peut être se sentir réhabilité dans son histoire. Il faut rêver ! Mais nous avons le groupe de parole Arevi, chaque semaine qui nous soutient.
CR du 23/06/2014
Thèmes : fratrie / frères et sœurs, urgence, été /vacances, reconnaissance
Nombre de personnes : 9
La fratrie a été abordée au sens large, frères, sœurs, cousins et cousines. La difficulté de parler avec eux du problème de l’inceste, qu’ils aient été témoins eux-mêmes des faits dans leur jeunesse ou que le problème leur a été révélé. Ils ont parfois eux-mêmes des problèmes à créer un couple ou ont acté un éloignement du couple parental. Le contact est définitivement rompu si l’un d’entre eux est l’abuseur. L’urgence a été abordée dans le fait d’agir toujours à la dernière minute à maintes occasions pour un déménagement, pour des démarches administratives, pour des vacances. L’urgence apparait aussi lors de remontées de souvenirs, d’hospitalisations par manque de sommeil. Les vacances sont souvent difficiles à envisager car c’est dans cette période souvent que les abus ont été les plus fréquents. La reconnaissance n’est absolument pas envisagée dans la famille lorsque le lien a été rompu. A été évoquée une forme de reconnaissance en prenant soin de son enfant intérieur blessé par des techniques de méditation par exemple.
CR 29/07/2014
CR 22/09/2014
Compte rendu du groupe de parole du lundi 22 septembre 2014
Les échanges ont porté ce soir sur les rapports avec la famille. Nous avons évoqué comment les personnes victimes ont tenté d’exprimer ce qu’elles avaient subi pendant leur enfance, avec la difficulté de dire, mais aussi la difficulté de se taire, quand l’autre n’est pas prêt à écouter et considère, au mieux, qu’il faut tourner la page. Le silence s’installe alors, envahissant des territoires entiers de la personnalité de la victime, qui se sent amputée, même avec ses proches.
Des expériences ont pu être partagées de courriers reçus de la part de la famille, espoirs d’un dialogue enfin authentique, d’une reconnaissance, même tardive, du mal accompli, mais espoirs vite déçus avec des textes émaillés de banalités et de citations sans intérêt, sans intériorité.
Des changements, cependant, s’opèrent grâce à un conjoint bienveillant, à des séances de thérapies plus réussies, à des projets imaginés, aux ressources intérieures infinies dans lesquelles chacun peut puiser pour se régénérer.
CR 06/10/2014
Les thèmes retenus après le tour de table : la vie de couple, le sommeil, et « aller bien ».
Il a été d’abord été évoquer la vie de couple avec les séquelles de l’inceste durant l’enfance : faut-il dire à son compagnon ce que l’on a vécu, sans risquer la rupture du couple ? comment intégrer cette souffrance, faut-il la partager en couple ? Est-il possible d’avancer tout de même dans la construction du couple ? et aussi comment se protéger soi-même dans un couple où l’autre est ressenti comme dominant et harceleur.
Que faire de notre traumatisme toujours présent ? Comment gérer les problèmes de sommeil, d’angoisses récurrentes?
Des solutions ont été évoquées : en parler dans des structures d’écoute bienveillantes comme les groupes de parole, ou à un thérapeute, ou à des proches de la famille ou des amis. Mais c’est aussi courir le risque de ne pas être entendu dans sa souffrance, de se sentir abandonner. Ne pas être entendu, peut ajouter à la douleur toujours active. C’est pourquoi, certaines personnes n’en parlent jamais au risque de tomber malade (dépression, et autres somatisations…).
Aller bien ? c’est se maintenir entre l’état dépressif lié à notre grande souffrance non cicatrisée (en se soignant) totalement et l’état de bien-être que l’on peut atteindre si on « met de côté » notre passé traumatique. Quelle que soit notre histoire, nous avons le droit de vivre de façon sereine, en sécurité et de connaître le bonheur.
CR 03/11/2014
Thèmes : liens avec la fratrie, relations d’emprise, rôle de bouc-émissaire, inéluctabilité, fatalité….
CR 10/11/2014
5 personnes étaient présentes.
Ont été abordés les liens avec la fratrie : leur indifférence et manque de soutien qui blesse si l’abus de la victime leur a été exprimé, ou leur déni de situation de victime aussi, ou le doute sur leur situation de victime aussi ou de témoin ou de complice. La victime qui parle est dans une situation de rejet et en même temps souvent remise dans un rôle dans la famille car c’est elle aussi parfois qui assure, sur qui on peut compter lorsque des difficultés se présentent, par exemple il lui est demandé ou elle accepte de s’occuper d’un frère ou d’une sœur qui est malade ou alcoolique. L’emprise est donc encore là, tout en lui demandant de se taire. Des manifestations physiques continuent de s’exprimer longtemps après, lors d’une visite du lieu d’enfance ou dans sa vie quotidienne. L’énergie propre de l’individu victime a – t-elle aussi été atteinte par les traumatismes ou des pratiques de sorcellerie de la famille ou des entités décédées dont on ne parle pas?
CR 24/11/2014
CR du groupe de paroles du 24 novembre 2014
Thèmes : réunions de famille, médecines alternatives
A l’approche des fêtes de fin d’année les réunions de famille anciennes ou à venir ont été racontées. Pour certains les fêtes de Noel de l’enfance restent marquées par des détails positifs : la lumière, les cadeaux, la danse. Pour d’autres reste le souvenir que ces fêtes étaient un leurre, un moment faux avec plein de cadeaux pour prouver l’amour d’une famille normale. Pour des femmes mariées les fêtes ont pu être vécues dans une certaine joie de longues années en les passant dans la famille de leurs époux, familles de remplacement. Pour d’autres depuis longtemps c’est l’occasion de les passer avec d’autres célibataires ‘endurcies’ ou chez des familles de cœur. Il apparaît que pour ces moments il devient difficile de laisser la mère plus ou moins âgée, qu’elle soit plus ou moins encore dans le déni. Une femme le passe avec sa mère et sa grand-mère à une date décalée pour que cela se passe mieux. D’autres s’organisent pour définitivement ne pas le passer dans une famille mais pour s’accorder un temps pour eux-mêmes. Les médecines alternatives ont été peu évoquées, mise à part la pratique de la méditation pour un bien-être ou mieux-être.