Présentation
-
La dimension réparatrice
de l'action/recherche entre victimes
-
Comment fonctionnent les ateliers ?
Les ateliers thématiques
AREVI consistent à réfléchir,
entre victimes, sur un thème lié à
l'inceste ou à ses conséquences, en
s'appuyant sur des exemples puisés dans les
expériences de chacun. Les ateliers sont préparés
et animés par des bénévoles d'AREVI.
- La dimension
réparatrice de l'action/recherche entre victimes
Nous partons du principe que
nous en savons beaucoup plus sur les mécanismes
de l'inceste que ce qu'il nous vient d'en dire en
thérapie, à des amis ou en groupe de
parole. Nous avons à notre actif des années
d'expérience de vie dans une famille incestueuse,
des années d'observation des comportements
et des discours de nos parents proches, de nos cousins,
de nos grands-parents. Des années aussi que
nous vivons au quotidien les effets de l'inceste,
sur nous-mêmes. Des années de souffrance.
Dans ces ateliers thématiques,
nous proposons de renverser la perspective, et d'aborder
notre expérience de l'inceste sous l'angle
de l'immense somme de connaissance qu'elle représente
sur le sujet. Où que nous en soyons dans notre
parcours de rétablissement, ou dans la conscience
de ce que nous avons vécu, amnésique
ou pas, en thérapie ou pas, quel que soit notre
âge, nous avons tous une contribution importante
et unique à apporter à la connaissance
de l'inceste.
Nous pensons qu'explorer et
mettre en mots ce savoir accumulé peut nous
aider à mieux comprendre - ou à comprendre
d'un nouveau point de vue - notre histoire d'inceste
et nos comportements qui en découlent. En décentrant
notre façon de raconter notre histoire, c'est-à-dire
en racontant aussi ce que l'on a vu ou entendu autour
de nous, on met en évidence les signes de l'organisation
du système incestueux dans nos familles. Ecouter
les récits des autres victimes, dans ce processus,
permet par identification ou par contraste, d'avancer
dans les questions que l'on se pose, et de prendre
la mesure des points aveugles de nos histoires. A
AREVI, il nous semble que cette meilleure connaissance
de nous mêmes, racontée à travers
un autre regard sur notre famille et sur notre vie
quotidienne de victime d'inceste, est une aide pour
aller mieux. Nous pensons aussi que pour nous-mêmes
et pour les autres, il y a autant à apprendre
de ce que l'on ne dit pas, que de ce que l'on dit.
Les professionnels de la santé,
de la justice ou des secteurs sociaux, vers qui les
victimes s'adressent pour se reconstruire, sont forts
d'un savoir théorique sur les abus sexuels,
et d'un savoir, acquis dans la pratique de leur métier,
morcelé en fonction de leurs compétences
respectives. Aussi compétents que soient les
professionnels qui nous aident, à moins d'être
eux-mêmes victimes d'inceste, ils n'ont pas
notre capital de connaissances sur le sujet. A AREVI,
nous pensons que ce savoir spécifique sur l'inceste
que nous tenons de notre expérience directe,
fait de nous des experts qualifiés pour en
parler, pour nous entraider, et pour diffuser nos
connaissances. Dans ce but, il nous semble qu'au-delà
du bénéfice personnel que les participants
tirent des ateliers, les connaissances que les victimes
y produisent doivent être mises en forme en
vue de publication ou de réalisation de plaquette
d'information. L'ensemble doit concourir au bénéfice
de tous : des autres victimes, des professionnels
qui les aident, et de la société dans
son ensemble.
- Comment fonctionnent
les ateliers ?
Comme les groupes de parole
AREVI, les ateliers sont libres d'accès, anonymes
et gratuits. Ils réunissent des victimes d'inceste,
des proches qui souhaiteraient les accompagner, et
- pour eux sur demande préalable - des étudiants,
des chercheurs ou des professionnels concernés
par l'inceste. Ces derniers, pour des raisons évidentes
de confort des participants, ne doivent jamais se
retrouver plus de deux par atelier. Les participants
précisent au début de la séance
à quel titre ils sont présents.
Les thèmes des ateliers
sont décidés à l'avance pour
permettre aux bénévoles d'AREVI de les
préparer. Certains thèmes sont déclinés
sur plusieurs séances, soit parce que le nombre
de participants le nécessite, soit quand les
thèmes sont complexes et que leurs ramifications
variées nécessitent plusieurs séances.
Trois ou quatre grands axes
d'interrogation structurent le déroulement
de la séance et servent de fil conducteur à
la discussion. Celle-ci est faite des témoignages
de chacun, approfondis et éclaircis grâce
aux questions des autres, et enrichis au fur et à
mesure de la séance et de l'éclairage
procuré par les autres témoignages.
L'atelier est animé par
les bénévoles d'AREVI, et, dans la mesure
du possible par un psychothérapeute familier
de travail en groupe. Les animateurs ont pour mission
de recadrer la discussion et les échanges,
lorsque ceux-ci dévient du thème de
la rencontre. Ils veillent aussi à baliser
la discussion et à accompagner les participants,
dans ce qu'ils peuvent dire, ou ce qu'ils peuvent
entendre.
Les séances sont enregistrées,
pour retranscriptions dactylographiées, qui
servent de matière à l'élaboration
d'une synthèse ou d'un document de travail
destiné à être publié.
AREVI considère que la participation aux ateliers
vaut pour accord d'enregistrement et d'utilisation
ultérieure, et garantit le respect de l'anonymat
des participants. Tous les noms de personnes, de lieux,
éventuellement de dates, ou tout ce qui peut
permettre d'identifier les participants est modifié
lors de la retranscription.
Dans un premier temps, les synthèses
mises en forme sont publiées sur le site de
l'association. Cette étape, qui prend déjà
un certain temps compte tenu des forces disponibles
d'AREVI , devra être suivi (dans un délai
indéterminable, tant que nous ne sommes pas
plus nombreux), d'une seconde étape où
les matériaux seront repris et rédigés
pour publication scientifique ou publication à
l'attention du grand public. |