Les ateliers

Quatre ateliers animés par Soraya de Moura Freire sont prévus pour 2023 :

1. le 22 avril : Quel est l’apport des neurosciences dans la compréhension du traumatisme
2. le 24 juin : Qu’est ce que la dissociation
3. 2 Dates non définies à partir de septembre : la sexualité et les émotions


Présentation- La dimension réparatrice de l’action/recherche entre victimes
Comment fonctionnent les ateliers ?
Les ateliers thématiques AREVI consistent à réfléchir, entre victimes, sur un thème lié à l’inceste ou à ses conséquences, en s’appuyant sur des exemples puisés dans les expériences de chacun. Les ateliers sont préparés et animés par des bénévoles d’AREVI.
– La dimension réparatrice de l’action/recherche entre victimesNous partons du principe que nous en savons beaucoup plus sur les mécanismes de l’inceste que ce qu’il nous vient d’en dire en thérapie, à des amis ou en groupe de parole. Nous avons à notre actif des années d’expérience de vie dans une famille incestueuse, des années d’observation des comportements et des discours de nos parents proches, de nos cousins, de nos grands-parents. Des années aussi que nous vivons au quotidien les effets de l’inceste, sur nous-mêmes. Des années de souffrance.

Dans ces ateliers thématiques, nous proposons de renverser la perspective, et d’aborder notre expérience de l’inceste sous l’angle de l’immense somme de connaissance qu’elle représente sur le sujet. Où que nous en soyons dans notre parcours de rétablissement, ou dans la conscience de ce que nous avons vécu, amnésique ou pas, en thérapie ou pas, quel que soit notre âge, nous avons tous une contribution importante et unique à apporter à la connaissance de l’inceste.

Nous pensons qu’explorer et mettre en mots ce savoir accumulé peut nous aider à mieux comprendre – ou à comprendre d’un nouveau point de vue – notre histoire d’inceste et nos comportements qui en découlent. En décentrant notre façon de raconter notre histoire, c’est-à-dire en racontant aussi ce que l’on a vu ou entendu autour de nous, on met en évidence les signes de l’organisation du système incestueux dans nos familles. Ecouter les récits des autres victimes, dans ce processus, permet par identification ou par contraste, d’avancer dans les questions que l’on se pose, et de prendre la mesure des points aveugles de nos histoires. A AREVI, il nous semble que cette meilleure connaissance de nous mêmes, racontée à travers un autre regard sur notre famille et sur notre vie quotidienne de victime d’inceste, est une aide pour aller mieux. Nous pensons aussi que pour nous-mêmes et pour les autres, il y a autant à apprendre de ce que l’on ne dit pas, que de ce que l’on dit.

Les professionnels de la santé, de la justice ou des secteurs sociaux, vers qui les victimes s’adressent pour se reconstruire, sont forts d’un savoir théorique sur les abus sexuels, et d’un savoir, acquis dans la pratique de leur métier, morcelé en fonction de leurs compétences respectives. Aussi compétents que soient les professionnels qui nous aident, à moins d’être eux-mêmes victimes d’inceste, ils n’ont pas notre capital de connaissances sur le sujet. A AREVI, nous pensons que ce savoir spécifique sur l’inceste que nous tenons de notre expérience directe, fait de nous des experts qualifiés pour en parler, pour nous entraider, et pour diffuser nos connaissances. Dans ce but, il nous semble qu’au-delà du bénéfice personnel que les participants tirent des ateliers, les connaissances que les victimes y produisent doivent être mises en forme en vue de publication ou de réalisation de plaquette d’information. L’ensemble doit concourir au bénéfice de tous : des autres victimes, des professionnels qui les aident, et de la société dans son ensemble.
– Comment fonctionnent les ateliers ?

Comme les groupes de parole AREVI, les ateliers sont libres d’accès, anonymes et gratuits. Ils réunissent des victimes d’inceste, des proches qui souhaiteraient les accompagner, et – pour eux sur demande préalable – des étudiants, des chercheurs ou des professionnels concernés par l’inceste. Ces derniers, pour des raisons évidentes de confort des participants, ne doivent jamais se retrouver plus de deux par atelier. Les participants précisent au début de la séance à quel titre ils sont présents.

Les thèmes des ateliers sont décidés à l’avance pour permettre aux bénévoles d’AREVI de les préparer. Certains thèmes sont déclinés sur plusieurs séances, soit parce que le nombre de participants le nécessite, soit quand les thèmes sont complexes et que leurs ramifications variées nécessitent plusieurs séances.

Trois ou quatre grands axes d’interrogation structurent le déroulement de la séance et servent de fil conducteur à la discussion. Celle-ci est faite des témoignages de chacun, approfondis et éclaircis grâce aux questions des autres, et enrichis au fur et à mesure de la séance et de l’éclairage procuré par les autres témoignages.

L’atelier est animé par les bénévoles d’AREVI, et, dans la mesure du possible par un psychothérapeute familier de travail en groupe. Les animateurs ont pour mission de recadrer la discussion et les échanges, lorsque ceux-ci dévient du thème de la rencontre. Ils veillent aussi à baliser la discussion et à accompagner les participants, dans ce qu’ils peuvent dire, ou ce qu’ils peuvent entendre.

Les séances sont enregistrées, pour retranscriptions dactylographiées, qui servent de matière à l’élaboration d’une synthèse ou d’un document de travail destiné à être publié. AREVI considère que la participation aux ateliers vaut pour accord d’enregistrement et d’utilisation ultérieure, et garantit le respect de l’anonymat des participants. Tous les noms de personnes, de lieux, éventuellement de dates, ou tout ce qui peut permettre d’identifier les participants est modifié lors de la retranscription.

Dans un premier temps, les synthèses mises en forme sont publiées sur le site de l’association. Cette étape, qui prend déjà un certain temps compte tenu des forces disponibles d’AREVI , devra être suivi (dans un délai indéterminable, tant que nous ne sommes pas plus nombreux), d’une seconde étape où les matériaux seront repris et rédigés pour publication scientifique ou publication à l’attention du grand public.