CR 2013

CR 07/01/2013

Groupe de parole du 7 janvier 2013.

Échanges de vœux sur le chemin du mieux-être pour la nouvelle année.

Nous avons retenu plusieurs thèmes :

– comment dire notre histoire incestueuse aux autres ? Quand un certain psy en nie l’impact sur la santé

– est-il possible de construire une vie de couple parental saine et épanouissante tout en étant séparé de sa famille d’origine ?

Comment dire notre histoire quand un psychiatre de grande renommée dit sur les ondes que des actes incestueux sont sans gravité puisque certaines victimes vont bien. Si ces dernières vont mal c’est en raison d’un problème psychiatrique indépendant du vécu de la personne. Les personnes présentes pensent strictement le contraire. Nous nous demandons comment psy peut-il soutenir cette interprétation ?

Dans les familles dysfonctionnelles, où chacun(e) survit à condition d’être séparé(e) des abuseurs actifs et passifs (celui, celle qui sait mais se tait), un nouvel enfant peut-il trouver une affection de bonne qualité ? En effet, se pose la question du développement harmonieux du futur enfant, si le couple reste séparé de (des) familles d’origine toxiques… Comme si, nous avions une certaine nostalgie d’une famille chaleureuse composée de parents, grands-parents, oncles et tantes, cousins, cousines, dans laquelle l’enfant recevra de l’affection. Cette vision de la famille serait-elle mythique ?

 

CR 28/01/2013

7 personnes étaient présentes le 28 janvier 2013

Après le tour de table, nous avons retenu les thèmes suivants, non exhaustifs :

– Les relations à la mère, aux supérieurs hiérarchiques dans le monde du travail

– Les relations familiales : les ruptures et/ou les réconciliations

– Comment trouver la force d’agir ?

Parfois les victimes durant leur enfance semblent protéger leur mère qui leur paraît trop fragile. Tout se passe comme si devenue âgée la mère se comportait encore en enfant immature. Alors que les victimes -si ce n’est pas la mère qui a abusé-  auraient eu et ont encore besoin d’un soutien qui les aurait aidé(e)s et/ou aiderait pour réussir leur vie d’adulte. Adulte capable d’être en relation avec les autres, capable de construire une vie de couple, une vie de famille avec des enfants.

Le problème se pose dans ce cas des liens avec la famille d’origine au comportement toxique. Rompre ou non ? Certaines victimes pensent qu’elles voudraient pouvoir rassembler … mission impossible.

Les victimes ont vécu des abus de pouvoirs si destructeurs de la part du père, du frère, du beau-frère… que ces situations se trouvent réactivées dans le monde du travail, lorsqu’un « supérieur exerce du harcèlement face à la personne qu’il sent fragile, gentille, facile à vivre…

N’ont-elles pas fait cela avec leur mère ou substitut de mère (la grande soeur) pour se faire aimer, reconnaître, voire protéger ?

Il semble difficile de se mettre en colère contre la mère ! Mais en même temps, la colère peut être plus intense envers la mère qu’envers l’abuseur. Paradoxal tout de même dans ce type de famille incestueuse.

 

 CR 18/02/2013

 

Le 18 février : 7 participants.

Thèmes : angoisse et peur ; la fin d’une thérapie

L’angoisse face à une impossibilité d’agir pour assurer sa sécurité tant dans sa vie personnelle que sociale et professionnelle. Difficile d’assumer les besoins de base : un logement rangé et propre ; les dossiers administratifs  difficiles à remplir. Comme si l’administration était une  autorité qui  paie  (salaire, RSA, aides diverses)  et qui surveille aussi. La difficulté de demander de l’aide, tellement on se sent dans un posture de victime humiliée qui rappelle celle de notre enfance traumatique.

 

Comment savoir qu’un épisode de thérapie se termine  avec un thérapeute ? Il arrive un moment où on a l’impression d’avoir atteint les limites du travail thérapeutique avec une personne. S’arrêter pour se reposer ? Changer de thérapeute donne des ouvertures nouvelles. En effet, chaque thérapie enlève une pelure de la carapace qui nous plombe… jusqu’à arriver  sur un « noyau dur de séquelles toujours là » qui résiste.

Peut-être l’acte thérapeutique pourrait-il évoluer vers des formes différentes, tout au long de la vie ?

CR 08/04/2013

Groupe de parole du 8 avril 2013

Les thèmes retenus après le tour de table :

L’âge, le sommeil, les blancs dans la mémoire, les peurs.

Les participantes  d’âge variées, ont évoqué les problèmes liés à l’évolution de leur féminité au cours des étapes de la vie.

Elles s’accordent à reconnaître qu’il leur semble que l’adolescence leur a été « volée » par leur histoire d’enfance traumatique. Il n’a pas été possible de découvrir avec sérénité leur sexualité, comme il aurait été normal de le vivre. : les flirts –normaux à cet âge- et la découverte de l’Autre. Certaines ont rencontré celui qui est devenu leur mari durant la post-adolescence avec une durée de vie de couple plus ou moins longue.

Certaines ressentent un vide, un blanc, dans la mémoire : la perte de leur virginité – par l’abuseur – a été occulté, Tout se passe comme si elles avaient dû vivre une adolescence tardive  avec une relation amoureuse, mariée ou non, en tant qu’adulte. S’en suit une incapacité à construire un couple stable qui permettrait de devenir une mère à son tour.

Une participante, mère et grand-mère, fidèle à un seul amour, regrette de son côté de ne pas avoir vécu une passion et d’être restée trop « sérieuse».

Celles qui ont encore leurs parents âgés ressentent la peur de devoir s’occuper de leur parent incestueux et aussi  du conjoint (en dépression) qui est resté avec l’abuseur toute sa vie, malgré le mal qu’il a fait à leur fille.

Le sommeil, les cauchemars, la peur de la nuit, le retour des fantômes … réactivent la mémoire traumatique.

Pour avancer, ne pas fuir, mais affronter ses peurs, un chemin vers le mieux-être.

CR 06/05/2013

Compte-rendu du groupe de parole du 6 mai 2013

Ce soir, nous étions 7 participants. Nous avons abordé ces thèmes : les cauchemars nocturnes et éveillés, le manque de famille et l’image de soi.

Nous avons pensé à nos rêves, nos cauchemars récurrents, de mort, de catastrophes, de fin de monde. Ceux où nous nous voyons mourir. Nous avons évoqué la force de l’esprit, de l’inconscient : lorsque nos rêves éclairent nos passés d’enfant violé et victime de violences intra-familiales.

Nous avons parlé de nos familles (d’enfance) incestueuses, avec qui certains d’entre nous ont interrompu les relations. Les mères. Les nôtres, maltraitantes et mises à distance. La solitude. Et le sentiment d’aller bien.

CR 03/06/2013

Le lundi 3 juin nous avons retenu deux thèmes : la sensation de vide intérieur et la culpabilité des proches non incestueux.

Après le dévoilement par les victimes, il arrive que les proches se sentent coupables de n’avoir rien vu, rien su des agissements incestueux au sein du cadre familial. La reconnaissance du traumatisme par quelqu’un de la famille est un élément important de la « guérison ». Cependant la trop grande culpabilité des proches qui n’ont rien vu, rien, su, rien deviné, devient un frein pour la victime qui n’ose plus parler de sa souffrance.  En effet, comment nous victimes pouvons-nous en « rajouter » encore sur la personne qui a entendu le mal-être ?

Plusieurs participants ont fait part de la sensation de vide qu’ils éprouvent en société. Que dire de soi quand on ce mal incestueux qui nous « rongent » ? Comment dire ? à qui le dire ? Serons-nous entendus ? Rejetés encore ? Alors mieux vaut se taire et refouler.

CR 10/06/2013

 

Objet : compte rendu du groupe de parole du lundi 10 juin 2013.

Les thèmes de la soirée étaient les suivants :

– Les autres approches thérapeutiques

– Les relations avec la famille

– La fin de la thérapie

 

Concernant la fin de la thérapie, il est évoqué l’impasse apparente  d’une relation thérapeutique.

Comment éviter de se retrouver sur un constat d’échec ? Comment retrouver la motivation du départ pour entreprendre une nouvelle démarche ? Une participante indique que pour elle il n’y a jamais vraiment de fin dans une relation thérapeutique, cela vient de sa difficulté personnelle à clore. Elle se demande si un changement de personnalité est vraiment possible, lors d’une thérapie, ou s’il reste un socle de personnalité immuable ? Un participant se demande si sa thérapie ne l’a pas conduite à s’accepter, plus que de changer, même si des changements sont possibles aussi. Une participante parle de ses relations par rapport à ses frères et soeurs, pourquoi les autres ont-ils semblé réussir dans une normalité apparente et pas elle ?

Elle indique aussi le soulagement à ses yeux pour ses soeurs d’avoir changé de nom de famille le jour quand elles se sont mariées alors qu’elle n’a pas changé de nom.

Concernant les autres approches « non directement thérapeutiques », on peut tirer des grands bienfaits dans sa tête et dans son corps, de la nage, d’ateliers-théâtre, d’ateliers-chant où on travaille la respiration. Un participant précise avoir pris conscience récemment du plaisir que procure une bonne respiration, ce qui est important quand en général on est coupé de ses sensations et ses émotions.

CR 08/07/2013

CR du groupe de parole d’AREVI du 8/07/2013

Les thèmes choisis au départ (non exhaustifs) sont : la santé et l’envie.

Sur la santé est abordé  le problème de la boulimie et le lien à la nourriture. La boulimie a pu être vécue à l’adolescence sans être dite à personne. La nourriture reste difficile, surtout en vivant seule : repas non préparés, pas d’horaires…Une personne qui pourrait être nutritionniste, car elle connait très bien les apports de l’alimentation, reste dépendante de période de sucré, surtout en période de stress. Les addictions à l’alcool, à la cigarette sont vues comme des liens à des personnes décédées de la famille, dont on ne parle pas. Le sommeil  vient en second sujet : difficulté d’endormissement, contrainte de l’horaire, du réveil, les cauchemars récurrents, l’ impossibilité de le gérer, l’usure par son manque. Qu’est-ce que la santé, surtout en période de dépression, les conseils : se faire du bien, se faire plaisir, sont-ils possibles ? L’envie de transmettre des connaissances, de partager un moment avec des membres de la famille ou des amis semble difficile. Une dépendance vis-à-vis de l’emploi du temps et  du bon vouloir des autres. Le groupe de paroles se termine sur la difficulté de prendre sa place dans le rapport aux autres, dans la famille, au travail. La santé, lien à son propre corps et l’envie d’être en lien….

CR 15/07/2013

Compte rendu du groupe de parole du 16 juillet 2013.

Les thèmes retenus : la fidélité, comment gérons-nous cette période de l’été ?  la confrontation

– la question de la fidélité s’est posée surtout dans son lien avec la façon de vivre la sexualité: il y un large éventail de « stratégies » (souvent longtemps inconscientes) face à un domaine où nous avons été projetés très jeunes, de façon traumatisante. Cela peut aller de l’hyper-protection (par une sexualité très normée, parfois compliquée à assumer, notamment pour accepter d’être « objet » de désir) à une hyper-sexualisation des relations aux autres (par l’importance accordée à l’apparence, une attitude de séduction intensive…)

Chacun cherche, au fil des expériences, des années,  à vivre le plus en accord possible avec cette composante de son corps, mais cela reste souvent problématique puisque l’inceste a placé notre sexualité, dès ses débuts, au centre d’un ensemble de perceptions négatives telles que la peur, la honte, la transgression non choisie, la perte des repères générationnels…

Les questions de confiance accordée (difficilement) à l’autre, à soi-même apparaissent très souvent dans ces questionnements.

– les mois d’été se révèlent parfois difficiles à vivre pour diverses raisons: ceux qui sont en vacances peuvent se sentir perdus sans horaires qui cadrent les journées, angoissés par le face à face avec soi-même généré par ce temps libéré, la période peut aussi renvoyer à celle des abus et être donc particulièrement anxiogène. Peut-être l’impératif implicite de ce moment de l’année, à savoir, se détendre, se faire plaisir…est-il aussi une source de conflits intérieurs pour nous qui avons souvent beaucoup de mal à nous préoccuper de notre plaisir, de notre bien-être, toujours en lien avec la culpabilité imprimée en nous par l’inceste.

– le problème de la confrontation a été évoqué notamment en lien avec la question de parler explicitement de ce que nous avons vécu avec sinon l’agresseur, du moins un autre membre de la famille: une mère, des proches à qui on voudrait poser des questions pour mieux faire la lumière sur notre propre histoire…Parfois (souvent) ceux-ci se dérobent, refusant ainsi de reconnaître la gravité des faits, dans d’autres cas, c’est nous qui n’arrivons pas à nous contraindre à ce face à face douloureux, compliqué et anxiogène, même s’il peut se révéler libérateur une fois l’épreuve passée. On constate aussi que cette peur de la confrontation peut parfois s’être généralisée à d’autres types de relations (amicales, amoureuses, professionnelles…),sans que l’inceste soit directement présent dans ces difficultés: cela nous rappelle combien ce traumatisme peut influencer durablement et « sournoisement » nos rapports aux autres, d’où l’intérêt de notre démarche de mise en parole, en psychothérapie et/ou au sein du groupe de parole, afin de débusquer et essayer d’infléchir ces conséquences toxiques.

 

CR 21/10/2013

Groupe du 21 octobre 2013

Cinq présents. Les thèmes abordés étaient : la honte – l’altérité ou comment être avec les autres – l’action ou la manière d’être en prise avec la réalité

Pourquoi avons-nous honte et de quoi. La raison de cette honte est souvent enracinée en nous et nous échappe sans cesse. Même si nous pouvons voir ou imaginer sa provenance, ses effets restent opérants, et aliénants pour notre vie sociale. Avoir de soi mais aussi honte de l’autre, très proche, honte de ses parents.

L’altérité fait peur, comment être juste avec soi et avec les autres, comment ne pas se « déconnecter » du monde, comment aller vers les autres sans avoir la sensation d’être envahi, menacé. Avec le temps et le travail thérapeutique, la relation aux autres se pacifie, même si certains domaines restent problématiques comme le domaine professionnel (relation à l’autorité et aux collègues) le domaine amoureux.

L’action est une source de dynamisme, une manière de se sentir vivant. Notamment l’action associative, militante, celle qui nous met aux prises avec des réalités concrètes, qui nous permettent de sortir de nous-même.

 

CR 04/11/2013

GP du 4 novembre 2013

Nous étions 8 présents et nous avons parlé des relations familiales.

Faut-il tout faire pour rester en contact avec sa famille en essayant de « faire comme si » dans la mesure où d’éloigner fait surgir une profonde culpabilité.

Le comble :  la victime se sent coupable ! Rester en contact avec sa famille pour leur exprimer ce qu’on a sur le coeur afin de leur montrer notre souffrance encore présente tant d’années après ?

Exprimer par écrit pour éviter la confrontation trop éprouvante. ?

Faut-il faire le deuil total de la famille, pour se sentir libéré de cette famille toxique en rompant tout lien.

Et quand un procès est en cours, le passé est toujours là, répété, et de plus en plus douloureux quand on n’a pas été entendu par les proches qui auraient dû protéger l’enfant ?

Quel que soit le choix de chacune et chacun, on fait l’hypothèse que toute action choisie correspond à la meilleure pour soi-même à un instant donné.

CR 02/12/2013

Compte rendu du Groupe de parole du 2 décembre 2013

 

Nous avons évoqué deux thèmes : le logement et le silence.

La difficulté de vivre dans un logement qui se dégrade peu à peu : milieu humidité, fenêtre à changer et diverses réparations. La difficulté d’oser demander au propriétaire de faire des réparations s’accompagne d’une culpabilité d’être jugé responsable e la dégradation. C’est décourageant de vivre dans un appartement trop rempli trop  en désordre, où on ne s’y retrouve plus. Pour éviter cela, vivre dans un appartement vide avec le strict minimum : cela donne l’impression de vivre dans un lieu sans s’y installer, sans y mettre ses marques personnelles. Le cadre de vie reflète-t-il  ce qui est ressenti dans le mental ? Et le ménage ? la répulsion pour faire le ménage s’explique par le souvenir d’avoir vécu avec une mère trop absorbée par le  ménage au point de ne pas avoir écouté son enfant qui voulait parler de ses mal-être suite aux divers abus psychologiques ou/et sexuels.

La relation fusionnelle avec la mère questionne : comment trouver la bonne distance qui permet au jeune de se séparer du parent pour se construire en tant qu’adulte indépendant et autonome ? Il arrive que le fils ou la fille, voulant espacer les rencontres ne répondent plus aux courriers -postal- email- sms- ou au téléphone. Pour la mère vivre le silence est très angoissant. Mais de quel droit, imposer son angoisse à son enfant déjà en souffrance ? A chacun des deux protagonistes de faire un travail thérapeutique pour devenir adulte dans une relation réciproque.

 

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