Nous sommes des femmes et des hommes qui ont tous été victimes d’inceste durant leur enfance, parfois plus tard.
Nous avons décidé de nous réunir pour sortir de notre isolement moral, pour parler de notre histoire, nous soutenir et pour réfléchir ensemble aux moyens permettant de dépasser les conséquences douloureuses de ce traumatisme, tout en contribuant au développement des connaissances actuelles sur ce crime qui concerne notre société toute entière.
Notre définition de l’inceste
L’inceste, au sens large et au sens subi, est une relation sexuelle entre un enfant généralement et un membre de sa famille ou de son entourage familial.
Le membre de la famille peut être : un ascendant (parents, grands-parents, beaux-parents, tuteurs, etc.) ou un collatéral (oncles, tantes, frères, soeurs, cousin(e)s, etc.). Le membre de l’entourage familial est une personne proche ayant une relation de confiance et/ou d’autorité et que l’enfant aura côtoyée un certain temps : ami de la famille, voisin, autre enfant, prêtre, enseignant, éducateur, etc.
L’inceste existe lorsqu’une conduite à caractère sexuel est imposée à l’enfant à son insu, qu’il soit consentant ou pas, qu’il en ait conscience ou pas, qu’elle ait lieu une ou plusieurs fois, de façon cachée ou pas. L’abus sexuel n’implique pas obligatoirement une pénétration. Il peut s’agir de toute autre contrainte verbale, physique ou psychologique de nature à trahir la confiance et l’innocence de l’enfant : baisers, attouchements, exhibitionnisme, insinuations sexuelles répétées, simulation de rapports sexuels, usage de matériel pornographique, toute conduite dont le caractère intrusif est ressenti à plus ou moins long terme par la victime comme une violente atteinte à ses limites et à son intégrité personnelle, entraînant une durable blessure psychique aux effets dévastateurs.