Compte rendu du groupe de parole du lundi 28 avril 2014
Dernier lundi du mois, nous accueillons deux nouvelles personnes proches de victimes : une mère à qui sa fille vient de confier les abus passés de son compagnon, une grand mère qui refuse de voir son petit fils être confié à un grand père qui a abusé de sa belle fille. Une nouvelle victime est également là pour la première fois.
Deux personnes ressources sont présentes : une psychologue qui a écrit une thèse sur la filiation dans le cadre de l’inceste et une art-thérapeute pour victimes d’inceste.
Les thématiques sont : la filiation – la protection – comment s’autoriser au plaisir – les angoisses
Dix sept personnes sont présentes, chacun prendra au moins une fois la parole.
La filiation est une question douloureuse pour les victimes comme pour toute personne prise dans le système incestueux. Comment donner du sens à la position d’une famille qui nie la gravité de l’inceste ?
Comment accepter de voir ce qui est tabou, comment pouvoir entendre et comprendre l’impensable ?
La protection de l’enfant violé n’est pas assurée, l’adulte victime souffrira toute sa vie d’un manque élémentaire de confiance en soi et se retrouvera tout au long de son existence dans des situations de danger, d’abus de confiance qui aggraveront le sentiment d’incohérence connu dans l’enfance.
Qu’est ce que le plaisir de vivre, dans un cadre de vie où le plaisir a été imposé de l’extérieur par un membre de la famille qui s’est donné le droit d’user du corps de l’enfant ? Le plaisir est craint ou recherché frénétiquement, il est toujours source d’angoisse.
Le sentiment d’incohérence existentielle et la perplexité devant le déni de la société provoque des sentiments d’injustice, de révolte, et d’impuissance très douloureux.
Une note d’optimisme est cependant posée par la psychologue présente qui met en évidence que cette rupture de filiation tente d’être réparée par les groupes de parole qui permettent de créer une affiliation.